Notre-Dame de Guadalupe
Guadalupe se prononce : goua da loupe hé.
On ne peut pas quitter la ville de Mexico sans évoquer Notre-Dame de Guadalupe. Cette vierge est connue de tous les Mexicains qui estiment que c’est « leur » vierge. Car elle est également appelée Patronne de l’Amérique Latine, et aussi nommée vierge noire (je pense qu’elle avait plutôt la couleur de peau cuivrée des indigènes car elle n’est pas vraiment noire).
Cette vierge qui était apparue le 12 décembre 1531 à un Indien fraichement converti, peu de temps après l’invasion des Espagnols.
90 % des Mexicains sont catholiques et quasiment tous ces croyants sont pratiquants. Notre-Dame de Guadalupe est la mère des Mexicains. Ils y vouent une dévotion sans limite. Tout d’abord, une chapelle a été construite au lieu demandé par l’apparition, sur le mont Tepeyac, une colline sur laquelle bizarrement reposait un ancien lieu de culte Aztèque dédié à Tonatzin (ce qui veut dire « mère des dieux » ou « notre mère »). Simple coïncidence ou manœuvre délibérée pour « catholiciser » les croyances des indigènes impurs ? Syncrétisme ? On ne sait pas…
La chapelle est vite devenue trop petite pour accueillir la foule des pèlerins qui venaient de tout le Mexique pour s’y recueillir et demander des grâces à la Vierge.
Aussi, on construisit une église en dur mais qui, au fil du temps, a subi le même sort que la cathédrale : elle s’est enfoncée dans le sol meuble sous le poids de ses murs et le chœur s’est désolidarisé de la nef. Et pour les mêmes raisons, asséchement des terrains par la surutilisation des nappes phréatiques. En 1921, une bombe explose à côté de l’autel endommageant l’intérieur. Bref, il a fallu d’énormes travaux pour réhabiliter et stabiliser l’édifice qui n’a été rouvert au public qu’en 2000 avec un look néoclassique.
Entre-temps, une nouvelle basilique a été construite et inaugurée en 1976. Elle est moderne, ronde, vaste et stable ce qui est plus sécurisant pour les pèlerins. Le manteau du jeune Indien sur lequel l’image de Vierge s’est inscrit en 1531 trône derrière l’autel.
Afin que les personnes puissent se prosterner devant sans créer de bouchons (qui dans le passé ont provoqué des morts), il a été installé un chemin en tapis roulant. Cela laisse moins de temps pour prier (mais l’église est très vaste et permet de le faire avant ou après être passé devant la vierge) et la circulation au pied de la vierge est plus fluide.
Sur la place où se situent ces deux églises, il y a un autel (sous la grande croix) ainsi qu’un chemin de croix extérieur. Cela permet à plus de fidèles de participer aux offices et nous restons dans la tradition ancienne des cérémonies au grand air, sur les immenses places que nous voyons dans les sites archéologiques au pied des pyramides. Entre les deux basiliques, une statue du Pape Jean-Paul II qui est venu ici en 1999.
Record d’affluence dans ce lieu puisque 20 millions de pèlerins viennent s’y recueillir chaque année, dont 9 millions autour du 12 décembre, fête de la Vierge de Guadalupe. C’est le haut lieu de dévotion du Mexique.
Temps modernes et commerce obligent : les deux basiliques sont encerclées par une multitude de boutiques vendant des bondieuseries. Et chaque foyer mexicain possède sa reproduction de Notre-Dame de Guadalupe.
Pour info, Guadalupe n’a rien à voir avec la Guadeloupe bien qu’il y ait plusieurs versions sur l’origine de ce nom.
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