Les contrôles sur les routes

Les contrôles sur les routes

Oui, je sais, je t’ai bien dit qu’il n’y avait pas de contrôles routiers sur les éventuelles infractions de conduite au Mexique.

Cela n’empêche pas une présence policière et militaire sur les routes. Pourquoi ?

Un peu de géographie : le Mexique se trouve entre les deux Amériques. Avec deux réalités de terrain :

  • Au nord du Mexique, ce sont les USA, pays « riche ». Au sud, les pays latino-américains avec des économies fragiles et une forte proportion de personnes pauvres et très pauvres. Les gens du sud souhaitent donc émigrer au nord pour vivre dans de meilleures conditions matérielles.
  • Au sud, les pays producteurs de feuilles de coca (Pérou, Bolivie et Colombie), feuilles transformées sournoisement par des tiers appelés narcotrafiquants. Et au nord, les pays consommateurs de drogues.

Ainsi, il y a des flux migratoires illégaux tant en êtres humains qu’en marchandises du sud vers le nord, le Mexique se trouvant au milieu.

Au sud du Mexique se trouve la frontière avec le Guatemala. Cette frontière longe, sur plusieurs centaines de kilomètres, une rivière. À chaque pont, il y a un poste de douane mais entre ces postes, il est impossible de contrôler tous les passages. Et une grande partie de cette frontière se trouve en région de forêt assez sauvage, donc difficile à surveiller.

C’est la raison pour laquelle il y a d’assez fréquents postes de contrôle de police ou militaire. Postes fixes au passage d’un État à l’autre mais aussi à d’autres endroits clefs du réseau routier.

Il y a même des brigades volantes, avec leurs propres ralentisseurs portatifs…

Alberto nous a plusieurs fois parlé du surréalisme mexicain, ces formes d’absurdités administratives et économiques qui freinent le développement du pays. La police fait partie de ce surréalisme, car elle est minée par une corruption à tous les niveaux. Et franchement, certains policiers ont des têtes patibulaires peu engageantes. Les Mexicains préfèrent avoir affaire aux militaires qui sont plus intègres et efficaces.

Mais ces contrôles sur route ne permettent d’arrêter qu’une infime partie des trafics et le problème majeur se trouve donc déplacé à la frontière nord avec les USA. Beaucoup de migrants clandestins essaient de passer au nord avec tous les problèmes que l’on peut imaginer : des passeurs plus ou moins honnêtes et la violence que font régner des gangs du narcotrafic… Beaucoup de personnes s’entassent donc en bordure de cette frontière, constituant une main d’œuvre bon marché, sans droits et sans protection, dont profitent d’immenses entreprises opportunistes qui s’y sont installées.

Une partie de la frontière américaine est formée par un immense mur de la honte avec béton, barbelés, clôtures électriques, détecteurs de mouvements, caméras, hélicoptères et armée américaine (10 000 soldats forment la « border patrol »). On estime que 1,5 millions de personnes tentent d’entrer aux USA et environ 500 000 arriveraient à destination. L’actualité (2015) nous rappelle chaque jour que l’Europe est confrontée au même problème de gestion des flux d’immigrés clandestins. Grand problème de société qui a toujours existé dans l’Histoire.

À noter que l’actuel gouvernement a déclaré la guerre aux narcotrafiquants mais compte tenu de ce qui précède, l’évolution risque d’être lente.

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