Autobus vers la Serena, sos (fotos)

Autobus vers la Serena, sos (fotos)

Coucou à toi,

Je t’ai déjà parlé des bus chiliens ? oui, peut-être un peu, (même beaucoup, je dois détenir un record !) voyons… l’épisode printemps 6… ah, et aussi… primavera 10, la page précédente dans la version site web.


Eh bien, figure toi que je ne t’ai pas tout dit.
Attention, ce que je t’ai déjà dit est exact mais… il y a pire… sur les lignes longues distances !
Voilà, tu grimpes dans un bus dans lequel les rideaux sont tirés. Tu montes au premier étage, là où chaque courbe, chaque virage donne du ballant dans le haut du bus et te berce ou t’angoisse selon ta nature. Tout cela, tu sais déjà.
Mais une fois que le bus roule, le steward passe dans les rangs avec une grande feuille de route.  Il relève le numéro de ton siège et te demande ton nom, ton numéro de passeport et … un numéro de téléphone d’urgence !
Rideaux tirés, avec le roulis et l’absence de vue devant sur la route, cette petite question nous interpelle. Ah oui, en cas d’accident, c’est rassurant de savoir que la famille en France et les amis seront informés. Mais, est-ce aussi rassurant finalement pour nous qui sommes… dans ce bus aveugle. Hum, cela plombe un peu l’ambiance. Et à la réflexion, je me demande s’il n’y a pas un film d’horreur qui commence comme cela…
Et le bus qui roule déjà, il est trop tard pour descendre car, pour un peu, nous aurions bien choisi de faire  les 1200 km à pied, nous !
Une grande inspiration, on se calme et nous faisons le point de la situation : pas d’échappatoire…
Cette fois-ci, nous ne devrons notre salut qu’à la prévoyance de mon ami  qui ne se sépare jamais de son sac à dos dans lequel il y a toujours, mais toujours, des biscuits, barres de céréales ou autres « en cas » et boissons à portée de main.
De dépit, nous mangeons et, quelques biscuits plus loin, notre esprit plus serein peut à nouveau se concentrer sur le paysage.
Notre rideau sera longtemps le seul à rester ouvert sur le désert, obstinément, jusqu’à la nuit complète.
Mais sais-tu ce que les compagnies de bus chiliennes cherchent à nous cacher en tirant tous les rideaux ? Tu vas être surpris(e). Regarde bien.

 

Eh oui, on a voulu nous cacher le naufrage pathétique  d’une éolienne qui se débat désespérément dans une mer de nuages pour ne pas sombrer. Si tu avais vu comment elle battait des bras, toute affolée, essayant de se raccrocher à l’air qui se dérobait, c’était poignant !

 

On a voulu aussi nous cacher  la casse moteur d’un bus de la compagnie concurrente parce que ce bus était flambant neuf ! inquiétant, non ?
C’est fou tout ce qui a du se passer sur cette route durant cette fameuse nuit… pendant notre sommeil… de San Pedro de Atacama à la Serena…
je te laisse imaginer. Bisous, besitos, bisous
ps : le steward relevait aussi la destination des passagers et le numéro de siège, pour les réveiller à leur arrêt (eh oui, les chiliens dorment toujours dans les bus).

 

lire la suite : la Serena et la vallée de l’Elqui, primavera 11