Les pommes de terre et le lac Titicaca, el dorado 15

Les pommes de terre et le lac Titicaca, el dorado 15

Si tu souhaites continuer à manger tes frites sans te poser de questions, ne lis pas ce message. Après, ce sera trop tard, tu n’échapperas plus au Pérou !
La pomme de terre est originaire du Pérou où elle est cultivée depuis plus 8000 ans. Elle est la base de l’alimentation locale.
C’est actuellement la principale denrée non céréalière du monde. Comme elle s’exporte peu, contrairement aux céréales qui se conservent plus facilement, elle n’est pas soumise aux fluctuations des prix mondiaux et constitue à ce titre une option intéressante dans le cadre de la lutte contre la famine dans le monde. Il faut noter que les péruviens savent déshydrater la pomme de terre avec deux techniques différentes : soit par exposition au froid, soit par dessèchement, l’environnement étant sec en altitude.
Le Pérou est le plus gros producteur du monde avec 3,5 millions de tonnes par an, voui, cela en fait des corvées d’épluchage ! Mais cela vaut le coup : elle apporte une alimentation riche et…. variée !
En effet, il existe 4000 espèces de patates appelées ici las papas. A Lima, il existe un centre de las papas afin de conserver les différentes variétés et aider les paysans dans la gestion de leur plantation en tenant compte de leur environnement (altitude, exposition, température…).

 

Plantation à l’aide d’un bâton appelé taclla

Je t’invite à regarder un petit reportage sur Arte (pour y accéder, noter sur la recherche Google « Pérou pommes de terre » et aller sur le reportage intitulé « Pérou, miraculeuse patate ». Cela dure 13 minutes, en français, et tu verras des pommes de terre de forme et de couleur que tu n’imaginais même pas ! Bon app ! A Arequipa j’ai mangé une fois une soupe dans laquelle il y avait trois variétés de patates. Si tu regardes attentivement le reportage, tu verras que les incas et les catholiques n’ont pas réussi à éradiquer toutes les vieilles croyances ancestrales, le rituel d’offrir des feuilles de coca et de la bière de maïs persiste toujours.

 

récolte des pommes de terre

Mais surtout, les péruviens conservent un grand respect pour la terre qui les nourrit, Pachamama. En effet, la culture est difficile et  nécessite de se battre contre les éléments naturels (manque d’eau d’où beaucoup de champs en terrasse, l’altitude qui demande de perpétuelles adaptations.)

 

Pour la suite, les photos se trouvent dans les pages suivantes. Puno est une ville de 200.000 habitants et constitue un point de départ pour se balader sur le lac Titicaca. Ce mot signifie  titi=puma et caca Pierre en langue aymara, c’est à dire puma de Pierre ou puma en pierre. Bon, il paraît que le lac a la forme d’un puma chassant un lapin. Pour le lapin, oui, pour le puma il faut beaucoup d’imagination (il faut regarder la carte du lac ou la photo satellite à l’envers). Comme quoi les guides ont de l’imagination puisque nous ne disposons pas d’autre donnée  pour expliquer le nom du lac. Encore que, il semblerait que sur l’île du Soleil (côté bolivien du lac), il y aurait une statue de puma.

Nous sommes allés sur les îles de Uros. C’est un ensemble de 70 îles flottantes représentant autant de quartiers avec un responsable élu démocratiquement. Ces îles sont constitués d’une sorte de roseau local et sont construites comme suit : d’abord une couche de un mètre cinquante de racines de roseaux coupés en morceaux de cinq mètres carrés. Les différents carrés sont assemblés par des cordes jusqu’à obtenir la surface voulue de l’île qui abrite environ 25 personnes d’une même famille. Ensuite, sur cette base, on étale des couches de roseaux coupés et superposés sur une épaisseur de un mètre cinquante aussi. Tous les trois mois, on rajoute une couche de roseaux coupés pour remplacer les roseaux pourris. Pour finir, l’île est arrimée par les poteaux au fond de l’eau pour ne pas dériver sur le lac ; c’est pour cette raison que les îles flottantes sont sur les hauts fonds du lac.
Mais quelle idée d’aller vivre ainsi sur l’eau ? Des peuplades anciennes, ne voulant pas se soumettre aux règles des Cola puis à celles des Incas, ont décidé de s’isoler ainsi. Ils ont préservé au-delà des siècles une manière de vivre particulière dans laquelle le roseau joue un grand rôle (construction de l’île, construction des habitations et des bateaux, combustible) et basée sur la pêche et les produits artisanaux. Pour combien de temps encore ? Le tourisme ne va-t-il pas tuer cette civilisation ? Les jeunes ne vont-ils souhaiter vivre plus aisément, notamment avec un peu d’électricité ?

Nous avons  visité ensuite l’île de Taquile qui est une vraie île en « dur ». Après une ascension difficile pour atteindre le centre de l’île et la « ville » principale, nous avons déjeuné d’une truite, spécialité du lac. L’endroit est un petit paradis à visiter, des allures de bord de méditerranée avec des paysages sublimes. Ici aussi, le mode de vie est resté ancestral.
Les hommes portent un chapeau tricoté par eux-mêmes en laine, avec une grande partie qui retombe d’un côté. Les hommes portant des bonnets rouge et blanc sont célibataires. Ceux portant un bonnet tout rouge sont mariés et ceux portant un bonnet multicolores représentent l’autorité. Si ce dernier bonnet est surmonté d’un chapeau, c’est qu’il s’agit du maire actuel. Ceux qui portent seulement le bonnet sont des anciens maires. Sur l’île, pas de police, la population observant encore les règles incas à savoir, ne pas mentir, ne pas voler et être travailleur : ce n’est pas une île pour les fainéants et les tire au flan ! Quelques familles ont des panneaux solaires car sinon, pas d’électricité non plus ici. Sur l’île, toute l’agriculture se fait en terrasse (faut dire que c’est assez pentu, 500 marches péruviennes qui ont  la particularité d’être hautes, pourtant les péruviens sont plutôt petits) et d’être irrégulières. Avec le manque d’oxygène, ce n’est pas de la tarte à  gravir : profite de la chance que tu as d’être dans ton fauteuil pour suivre ce périple sans te fatiguer !

Voilà, nous avons rempli notre contrat de bon touriste en ayant visité les sites incontournables du Pérou. Maintenant, à nous la liberté !!! Ce message est envoyé de l’aéroport de Lima où nous sommes en transit. Nous repartons à 15h30 pour Cajamarca, au nord du Pérou. L’aventure continue… après les deux prochaines pages de fotos suivantes.
Bisous, Besitos,

Para los españoles hablantes, Titicaca se prononce titijaja para ser conforme a la prononciación aymara.

 

 

lire la suite : les îles Uros, (fotos)