Le Pérou se mérite, el dorado 18

Le Pérou se mérite, el dorado 18

Bonjour,

Oui, le Pérou, cela se mérite mais les Andes sont magnifiques et cela vaut le coup de faire quelques efforts.
Deux exemples récents :
Nous avons quitté Cajamarca pour venir à Chachapoyas (23.000 habitants, altitude 2330m) par la route en passant par Celendin. Dans la série « les routes de l’impossible », nous avons choisi le Pérou ! 300 kms en 10 heures, cela est déjà un bon indice pour évaluer la vitesse moyenne due au nombre de virages et épingles à cheveux mais aussi aux difficultés de la route. Nous sommes partis à 4h30 du matin, il ne faisait pas encore jour. Et la route goudronnée a vite laissé place à un chemin de terre pendant une bonne heure. Après nous avons eu une belle route goudronnée récemment (dans notre guide papier, il était encore question d’un chemin de terre sur tout le trajet).
La difficulté réside dans le nombre incroyable de virages et dans le fait que la route est en double sens de circulation mais elle est à peine plus large qu’une seule voie. Aussi, à chaque virage sans visibilité, le chauffeur du bus klaxonne… Mais il ne ralentit pas pour autant afin de ne pas perdre son élan. Tu vois, c’est assez stressant. Mais le pire, c’est que la route est à flanc de montagne et que le précipice, s’il n’est pas à gauche du bus, il est à droite. Nous côtoyons le vide pendant plus des 3/4 de la route et nous sommes secoués à chaque virage. Cette route est réputée dangereuse bien qu’elle soit maintenant goudronnée. Heureusement, elle est très peu fréquentée. Car vraiment c’est une route de l’impossible mais les paysages sont magnifiques.
Sur Cajamarca, nous avions un paysage qui peut s’apparenter au massif central : très vert et en collines assez arrondies. Et des températures plus clémentes car nous nous approchons de l’équateur. Quel soulagement de ne plus grelotter en permanence !
La route monte jusqu’à un col à 3600m d’altitude. Puis nous redescendons, en « montant » toujours plus au nord, et la végétation change. Nous entrons dans une région quasi tropicale, les bananiers et la canne à sucre sont cultivés. D’ailleurs, cette région s’appelle Amazonas.
Ces changements de climat sur des distances assez courtes sont surprenants ici au Pérou.

Aujourd’hui, pour nous reposer de notre long voyage épuisant en bus de la veille, nous sommes allés voir la cascade de Gocta : 5 heures de marche pour nous dégourdir les jambes. Oui, mais le chemin est très ardu, nous ne nous attendions pas à ça. Des montées, des descentes, des cailloux, de la boue amplifiée par le passage de quelques chevaux. Épuisant. Cette cascade de 770 mètres est la cinquième cascade du monde pour sa hauteur. Par contre, le débit est faible, nous sommes très loin des chutes du Niagara.
Au retour, pour pimenter la difficulté, nous avons eu droit à une bonne pluie tropicale qui a rendu le chemin très glissant et encore un peu plus périlleux. Et de veilles douleurs qui s’invitent, un tendon du genou gauche dans les montées, la rotule du genou droit dans les descentes. Il faudrait que je change quelques pièces mécaniques un de ces jours… Voilà, je n’ai plus de jambes.
Au fait, Chachapoyas veut dire « peuple des nuages ». Et qui dit nuage… Dit pluie. Et quand tu demandes au guide quel vêtement emporter, il regarde le ciel et répond « puede cambiar » = « ça peut changer », d’une façon à la fois pragmatique et philosophique. J’ai apprécié ma cape pluie.
Demain, surprise ! Mais si tu as bien lu la chronique précédente sur les civilisations, tu sais que les Chachapoyas sont une civilisation pré inca. A suivre car nous n’avons pas pris autant de risques pour arriver jusqu’ici par hasard… bien sûr !! Foilà, foilà, Bisous ben

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