Les murs peints de Valparaiso, primavera 16

Les murs peints de Valparaiso, primavera 16

Donc  Valparaiso. Cette ville  est faite pour moi !

De la couleur, de la couleur partout, sur les murs, les escaliers, tout est prétexte  à  étaler de la peinture, des couleurs vives, des couleurs pastels, des couleurs !

Enfin un monde de couleurs, des maisons qui ont droit de choisir leur couleur, des escaliers qui habillent leurs contre marches d’arc-en-ciel et des panneaux de murs entiers peints avec des paysages, des motifs naïfs, une vie, une ville redessinée, embellie même s’il y a de la pauvreté, des tags , encore des chiens avec leurs crottes, des déchets et leurs odeurs mais tout cela en couleur. 

Un régal pour les yeux, un plaisir de flâner, un truc super croustillant pour une photographe.

La couleur comme une musique espiègle.

Les notes s’envolent, s’accrochent  à un mur, rebondissent sur une porte de garage, dévalent les escaliers en s’imprimant sur chaque contre-marche, effleurent un autre mur, jouent  à la marelle dans une ruelle empierrée, sautillent  par dessus un chien poussiéreux endormi, contournent voitures et poubelles.

La farandole se calme pour redevenir de jolies couleurs sur les façades des maisons.

D’un coup, un escalier, une rue qui descend alors qu’on s’attendait à ce qu’elle monte est prétexte à la reprise de la danse des images, une pirouette par-ci, un entrechat par là, quelques couacs avec de vilains graffitis mais cela permet de poursuivre la chaîne étourdissante des couleurs.

Aller  plus loin pour découvrir d’autres surprises visuelles, pour admirer mille fois la mer, à chaque fois différente, joueuse et toujours plus belle ; aller plus loin  pour encore accrocher ton regard à toutes ces petites maisons multicolores, sans cesse ; aller toujours plus loin, plus haut, plus bas parce qu’une insatiable curiosité nous y pousse, parce que c’est jouer avec la découverte, avec le ravissement des yeux.

Et ces maisons qui jouent les acrobates, s’agrippent au rocher, s’imbriquent entre elles, des maisons équilibristes formant un immense château de cartes, improbable et pourtant réel, parcouru par un enchevêtrement  de ruelles, d’escaliers, d’arbres, de fleurs, de jardins suspendus, de parfums des troènes en fleurs.

Aller toujours plus loin, aller encore un peu plus loin comme un irrésistible besoin de savourer l’image suivante, un appétit de voir où cela va, voir ce qu’il y a après, un condensé de l’esprit même du voyage.

Mais l’estomac crie famine, les mollets implorent grâce, la gorge se dessèche : comment ne pas obtempérer.

Une pause repas s’impose.

Ok, après trois heures de marche qui ne sont que montées, descentes, rues en pente, escaliers aux marches inégales, funiculaires acrobates d’un autre temps, petits passages et grandes rues bruyantes où voitures et bus filent et frôlent le passant,  nous avons la cheville moins sûre, le mollet qui tire, la cuisse qui flagelle, la tête étourdie de vin chilien, de pisco sour et d’images fabuleuses, l’esprit ivre de liberté.

Valparaiso, c’est comme Venise, le Mont St Michel, un lieu à part, de ces endroits magiques qui vous charment, vous enivrent, vous incitent à vous perdre pour mieux découvrir.

Et un doute.

Tout le monde dans la rue nous dit de faire attention à nos appareils photos, que c’est dangereux. Nous restons donc vigilants, nous marchons coté voitures en stationnement, nous nous surveillons mutuellement. Mon chèche me permet de dissimuler mon appareil et je sors peu le caméscope. Mais bon, c’est impossible d’être dans cette ville sans… photographier ! On le fait donc surtout le matin. Le soir, pas de sac.

Et au lieu de faire ma sieste, je suis ici à taper sur un clavier qui n’est jamais pareil. T’as vu, ici, j’ai tous les accents. Tu as  de la chance quand même ! (les lecteurs de Transylvexpress en ont encore plus !!!)

Ces vacances sont épuisantes, riches mais ici, nous n’avons plus de jambes…

Besitos, besitos, besitos

ps : les mollets, cela devient terrible. On s’assied deux minutes et que de douleurs pour repartir… et ce logement à étage !

 

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