Les bus chiliens, le printemps 6 et fin

Les bus chiliens, le printemps 6 et fin

Hola amiga, hola amigo,

Une bonne nouvelle, nous sommes toujours en vie. Non pas que nous ayons survécu  à un nouveau 4000 m. Non, nous devons (peut-être) notre salut à un changement de programme de dernière minute : tout le charme de l’aventure… Finalement, c’est samedi que nous irons à nouveau titiller les cieux, mais surprise…

Aujourd’hui, nous sommes restés tranquillement à San Pedro et, comme notre voyage devra se poursuivre sous d’autres latitudes, nous sommes allés chercher nos billets de bus pour dimanche.

Je ne t’ai pas encore parlé des bus chiliens ? Ah ça, c’est quelque chose !

Je te rappelle que les distances sont très grandes dans ce pays. Par exemple, dimanche pour aller plus au sud dans la région de  La Serena, nous aurons la bagatelle de 16 heures de bus…

Aussi, le Chili est très bien équipé en autobus qui sillonnent le pays, l’avion coûtant lui beaucoup plus cher.

La particularité des bus chiliens, c’est qu’ils comportent plusieurs classes en niveau de confort. Cela démarre avec la classe économique (où tu peux à peine incliner ton seul dossier) à la classe premium (où tu es complétement allongé). Entre les deux, tu as , avec beaucoup de subtilités, les classes intermédiaires comme semi-cama (cama veut dire lit en espagnol), cama où tu n’es pas totalement allongé comme son nom ne le dit pas, mais presque… En résumé, tu prends ton fauteuil relax et tu l’inclines : plus tu te rapproches du plan horizontal, plus c’est… cher ! Les bus sont équipés ainsi à l’origine : pas de classe économique  dans un bus semi cama.

Nous allons essayer la classe cama, mon ami n’a pas voulu essayer le luxe chilien absolu premium… mais  il est vrai que nous parcourons la même distance !

Autre détail qui surprend…

Le chauffeur et le stewart (oui, ils sont toujours deux dans le bus) sont à l’avant… ok, je sais, c’est plus facile pour conduire devant. Mais là où cela se corse, c’est que cette cabine avant se ferme totalement avec une porte coulissante (comme nous avons dans nos trains). Et là  où c’est carrément terrible, c’est qu’ils tirent les rideaux et s’isolent totalement à l’avant. Et toi, ben tu ne vois rien devant, tu fais confiance au chauffeur (bien obligé encore que s’il dépasse la limite de vitesse, un signal sonore est émis et les passagers voient sur un écran la vitesse du bus. Route transaméricaine en double sens limitée à 100 km/h). Et t’es rudement enquiquinée pour prendre des photos : que des vues latérales et aucun moyen d’anticiper… J’étais verte, mais verte, t’imagines pas ma souffrance alors qu’ici tu peux choisir ton siège à l’achat du billet et j’avais pris derrière le chauffeur… pour bien voir la route ! Et puis, ne pas voir la route est assez angoissant à mon goût, mais surtout être privée de prises de vues… M’enfin bon, j’ai quand même réussi à en faire quelques unes car, dans ce désert monotone, il y a quand même plein de choses à voir, pour nous français. Les chiliens, eux, dorment en bus.

Nord Chili, carte le Routard

Voilà, nous avons voyagé à l’aveuglette de Antofagasta à Calama en classe économique avec une majorité de chiliens à bord. Ensuite, de Calama  à San Pedro, le bus s’est nettement chargé en touristes et miracle, seul le rideau derrière le chauffeur est resté fermé, ouf !

La bonne nouvelle du jour, c’est donc que nous sommes en vie. La mauvaise, surtout pour toi finalement qui a pris goût à ce petit feuilleton, c’est que notre mission ici est terminée.

 

Tu te souviens, nous sommes au Chili pour vérifier que c’est bien le printemps ici.

Oui, c’est le printemps ! Les preuves :

– il y a bien des saisons dans les oasis : l’hiver (juillet/août), il gèle la nuit à San Pedro, les températures du jour variant moins.

– les cactus commencent à fleurir.

– les figuiers n’ont pas encore de figues

– la neige sur les cimes avoisinantes a largement fondue (les lacs que nous avons visité hier étaient gelés cet hiver et sous la neige)

– les jours sont longs 6h30/20h15 et continuent à allonger

Nous soussignés, attestons avoir personnellement constaté ces différentes preuves, avoir interrogé la population locale et procédé à toutes investigations utiles et témoignons que c’est le printemps au Chili.

Notre mission étant achevée, nous rentrons en France demain.

Bisous, bisous, bisous

 

 

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