La route vers l’océan Pacifique

La route vers l’océan Pacifique

Vendredi dernier, nous avons quitté Oaxaca afin de poursuivre notre route vers la côte du Pacifique pour y séjourner deux nuits dans des écocabanes, au sanctuaire des tortues de mer, à la Escobilla (cela se trouve exactement au milieu entre Puerto Angel et Puerto Escondido pour ceux qui suivent sur les cartes plus ou moins virtuelles).

Il s’agit d’une coopérative qui gère un projet écologique et touristique pour sensibiliser les visiteurs à l’importance de préserver la faune et la flore locale. Et ici, ils ont des morceaux de choix : les tortues !

Nous sommes à côté d’une plage de 26 km de long sur laquelle, en période de ponte, 30 000 tortues olivâtres (golfina en espagnol) viennent pondre. Et à proximité, il y a des lagunes. Nous avons fait une promenade en barque sur l’une d’elles pour voir des crocodiles, des iguanes, des aigrettes et autres oiseaux marins.

Et le plus beau moment de cette étape : une balade sur la plage de nuit.

Vers 21 heures, nous sommes partis en barque dans la lagune qui jouxte notre logement (nous entendions très bien les vagues depuis notre chambre). Il faisait nuit noire, pas de lune, que le reflet des étoiles dans l’eau. C’était beau et aussi assez impressionnant puisque que nous savions qu’il y avait des animaux qui dormaient autour de nous… des crocodiles !

Puis, arrivés sur la plage, nous avons marché à la recherche d’une tortue solitaire. En effet, nous sommes hors période de ponte mais parfois une tortue vient pondre seule. Nous avons rencontré une tortue morte, sur le dos. Elle avait peut-être été renversée par une vague et comme elle ne peut pas se retourner sur le ventre, elle meurt. Mais peut-être aussi est-elle morte de vieillesse.

Alors que nous étions presque retournés à la barque, notre guide (ancien chasseur de tortue converti en défenseur des tortues) est allé voir de l’autre côté. Et chance inouïe, il a trouvé une tortue qui commençait sa ponte. Nous avons pu l’observer pondre (en moyenne, une tortue pond 100 œufs, parfaitement ronds et blancs). Ensuite, elle a bouché le nid avec du sable qu’elle a ensuite tassé avec sa carapace, en se laissant tomber lourdement dessus. Elle a poursuivi cette technique bien au-delà du nid, nivelant le sable afin que les prédateurs ne puissent pas savoir où chercher ses œufs. Après, elle est repartie dans la mer. Et nous dans notre chambre où un moustique avait réussi à entrer dans ma moustiquaire… Heureusement, les répulsifs fonctionnent bien et pour être tranquille, nous prenons un traitement préventif contre le paludisme.

La route pour aller sur la côte nous a fait traverser la Sierra Madre del Sur, une route de fou avec beaucoup de virages, la chaussée en état bon à très médiocre. D’ailleurs, les routes sont en permanence en réparation et nous avons vu un nombre incalculable d’hommes qui balisent les travaux en agitant un drapeau rouge. Cela fait des emplois.

Lire la suite : La côte Pacifique, la mangrove