Bla-bla historique

Bla-bla historique

Pour comprendre nos visites touristiques, le mieux reste de faire l’incontournable petit topo historique. Une grande partie de ce message a été préparée avant mais c’est le dernier message de ce type que tu recevras. J’ai épuisé mes réserves et ici je n’ai pas le temps de faire de grandes rédactions avec les recherches et vérifications que cela demande. Aussi, si tu souhaites approfondir certains points, je te laisse faire un petit travail personnel.

Allez, on y va !

Cette fois-ci, le topo est axé sur le Mexique qui fait partie de l’Amérique du Nord (oui, je sais, on aurait pourtant parié que ce pays faisait partie de l’Amérique centrale, mais non !).

Alors, les humains sont venus sur ces continents américains il y a environ 40 001 ans (je rajoute une année pour tenir compte de ce que j’avais écrit l’année dernière… en toute logique).

Et plusieurs civilisations se sont succédé ou ont cohabité sur le territoire de l’actuel Mexique qui est un État fédéral regroupant 32 États.

Et nous commençons par les Olmèques, à partir de 1 500 ans avant J.-C. (États actuels de Veracruz et de Tabasco). Olmèques veut dire « habitant des terres du caoutchouc » car les arbres à caoutchouc étaient nombreux dans ces régions et servait à fabriquer des balles pour jouer au « juego de pelota ».

Ensuite, au nord de la ville de Mexico apparut au premier siècle avant J.-C. la civilisation de Teotihuacan. Cette ville surnommée « la cité des dieux » s’étendait sur 20 Km avec une population de 600 000 habitants au 5e siècle, ce qui représentait une densité de population énorme pour l’époque. Bon, comme cela, nous savons d’où vient le goût des Mexicains pour les mégalopoles ! Cette civilisation disparaît au 8e siècle mais sans savoir pourquoi.

Ensuite, la bande des “èques” se conjugue avec les Chichimèques, les Toltèques, les Zapotèques, les Mixtèques, les Aztèques, chacun chassant le précédent pour envahir ses terres. Et nous entendrons beaucoup parler des Mayas, civilisation phare du Mexique.

Attention, les Mixtèques n’ont rien à voir avec le mot mistake en anglais. Au contraire, les Mixtèques étaient des artisans d’art habiles et ils connaissaient déjà la technique d’orfèvrerie qui s’appelle « à cire perdue ». Leur nom veut dire « peuple des nuages ». Tiens, cela rappelle les Chachapoyas au Pérou.

Et les Chichimèques ? Pas de chichi chez eux, c’étaient des peuples guerriers du Nord de l’actuel Mexique. En terme nahuatl, cela voulait dire… « peuple de chiens ». Ils ne devaient sans doute pas être très appréciés par leurs voisins pour avoir été affublés d’un tel nom.

Les Toltèques étaient une tribu chichimèque, venue du Nord. Le mot nahuatl toltèque veut dire « artiste excellent » et ils sont regardés par la civilisation suivante, les Aztèques, comme des artisans d’exception.

Et un mot sur le symbole du Mexique : le serpent à plumes qui s’appelle Quetzalcóatl.

Buste de Quetzalcoalt à Teotihuacan
Buste de Quetzalcóatl à Teotihuacan

Je vais te raconter cette légende.

Quetzalcóatl, le serpent à plumes était le grand prêtre et le roi de Tula, capitale du monde toltèque. Il avait la peau blanche et portait une grande barbe. C’était un roi sage et pacifique qui pratiquait la pureté de son état en menant une vie austère sans alcool et il n’avait pas de compagne. Mais un sorcier maléfique qui pratique la magie noire arrive. Il s’appelle Tezcatlipoca (miroir fumant) et il aime la guerre et les sacrifices humains. Il va faire boire du pulque (alcool tiré de l’agave) à Quetzalcóatl puis le jettera dans les bras d’une courtisane. À son réveil, Quetzalcóatl se rend compte qu’il a rompu son jeûne et qu’il a eu un rapport sexuel. Se sentant impur et humilié, il quitte le trône. On ne sait pas s’il a disparu en mer en montant dans un radeau fait de serpents et en jurant qu’il reviendrait récupérer un jour son royaume. Peut-être qu’il s’est jeté dans un brasier près de l’océan (pour donner alors naissance à Vénus, l’étoile du matin).

Représentation du serpent à plume dans le codex Borbonicus
Représentation du serpent à plume dans le codex Borbonicus

Cette légende a sans doute son origine dans la réalité puisqu’à l’époque toltèque on observe le déclin des prêtres et des idéaux religieux au profit des chefs militaires et des valeurs guerrières.

Cette légende sera lourde de conséquences. Lorsque le conquistador espagnol Hernán Cortés débarquera sur la côte mexicaine en 1519, l’empereur Moctezuma II se demandera si cet homme blanc et barbu n’est pas Quetzalcóatl en personne venu réclamer son royaume. Du coup, Moctezuma II n’osera pas combattre Cortés/Quetzalcóatl et laissera l’espagnol envahir son pays…

C’est fou comme les Espagnols ont été aidés par des légendes ou des croyances pour prendre possession des terres américaines… C’est bête, hein ?

Quetzalcóatl était vénéré comme un dieu. Il est associé à la terre, aux plantes et à l’eau, à l’épée, donc à la fertilité. Il est aussi associé à la médecine et à l’instruction.

Voilà de quoi occuper le temps pendant ces trois jours à venir sans connexions (message fini d’écrire jeudi soir, en espérant que demain matin la connexion sera rétablie avant notre départ et que je pourrais l’envoyer).

Besitos

Marie Sylvie

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