La mita 2, el dorado 20

Bonjour,
Je parle beaucoup des temps antiques mais boulot de touriste oblige !

Aujourd’hui, j’aborderais la conquête espagnole afin d’essayer de comprendre comment quelques poignées d’hommes venus d’Espagne ont pu prendre le contrôle de presque tout le continent américain.

Bon, à l’arrivée des espagnols, l’empire Inca était immense et comportait une administration très centralisée et efficace sauf… au décès de chaque empereur Inca qui laissait le pays dans une absence de pouvoir le temps que le nouveau roi se détermine.
Manque de pot, justement le dernier roi venait de mourir. C’est la première raison de la facile conquête espagnole. Les européens ont profité des querelles internes et manœuvré pour faire chuter les Incas.

Et ils ont profité de l’organisation en place. C’est toujours plus facile de conquérir un état déjà structuré que des légions de tribus éparses et difficiles à soumettre et à contrôler. Il suffit de rajouter une couche hiérarchique en haut de la pyramide sociale.

Ce qui intéressait les conquérants, c’était toutes des richesses qu’ils pouvaient rapporter en Espagne et en Europe. Faute d’épices puisqu’ils n’étaient pas arrivés en Inde, ils se sont « contentés » de l’or des Incas. L’or facile étant vite épuisé par le pillage des sites religieux incas largement dotés de ce métal, ils se sont ensuite tournés vers les autres richesses de ce continent tel l’argent, l’exploitation de la canne en sucre en Amérique centrale et autres babioles.

Pourquoi n’y a-t-il pas de gens de couleur de peau noire en Amérique du Sud ?

En mer des Caraïbes, les espagnols ont contaminé involontairement les populations locales dont les organismes n’étaient pas armés pour se défendre contre les microbes européennes (rhinopharyngite, grippe…). En quelques décennies, la majorité des indigènes des îles sont morts de maladie. Zut, plus de main d’œuvre pour bosser dans les champs ! D’où le commerce des noirs et l’esclavage généralisé dans ce secteur.

 

En Amérique du Sud, les habitants étaient plus résistants du fait des conditions de vie plus rudes : nous confirmons pour avoir modestement expérimenté !
Comme ces populations pratiquaient la mita, travail obligatoire pour le bien de la communauté, il a été facile pour les espagnols d’asservir cette population. La durée de la mita s’est allongée, les indiens ne bénéficiaient plus de la contre-partie  que les chefs traditionnels devaient envers ces travailleurs (assurances accident, maladie, vieillesse, décès) et les abus se sont généralisés.

Un dominicain, Batholome de las Casas a pris la défense des indigènes en rapportant les maltraitances dont ils étaient victimes. Mais les rois espagnols avaient beau affirmer que les indiens des terres nouvelles étaient sujets de la couronne d’Espagne et ne pouvaient pas être réduits à l’esclavage, c’est pourtant ce qui s’est passé.

Le cas de la mita de Potosi, immense mine d’argent aujourd’hui en Bolivie mais qui faisait à l’époque partie du grand Pérou, est connu pour la dureté du travail imposé aux indigènes. Ceux-ci allèrent jusqu’à se suicider pour échapper à cet esclavage et les femmes tuaient leurs nouveaux nés pour qu’ils n’aient pas à subir cet enfer.

Il existe un livre de Edouardo Galeano (journaliste et écrivain d’Uruguay), qui s’appelle «Les veines ouvertes de l’Amérique latine» sous-titré «L’histoire implacable du pillage d’un continent». Bien qu’il ne soit pas historien, il relate d’une façon intéressante tout ce que ce continent a subi depuis des siècles. Et ce qui se répercute encore dans la vie économique actuelle avec des contrats commerciaux non équitables.

 

Foilà, foilà, ce n’est pas très drôle mais on peut difficilement visiter un pays sans se pencher sur son histoire et son évolution.

Besitos,

Ps : « journée atlas à ouvrir » pour toi, 24 h de voyage pour nous : nous sommes descendus de la montagne (en chantant) et nous voici à Trujillo après avoir fait une courte halte à Chiclayo. Suis trop fatiguée pour relater, à suivre.

 

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