Présentation du voyage, de l’autre coté de la planète, le printemps 1

Présentation du voyage

Il paraît que, de l’autre coté de la planète, c’est le printemps.

Nous sommes bien d’accord, c’est difficile à croire. Comment, sur une même planète, pourrait il y avoir de telle différence ? pourquoi, sur la terre, y aurait-il deux printemps, deux étés, deux automnes et deux hivers (tout en double, quel gaspillage, cela coûte plus, non ?… !).

Et puis, la terre n’est pas toujours à la même distance du soleil, alors, qui a le bon été, le plus chaud, le plus long, le plus ensoleillé, le plus sympa. Çà, c’est une vrai question, non ?  Sommes-nous du bon coté de la planète ? et y-a-t-il un bon coté d’ailleurs ? Bref, comment s’imaginer que lorsque nous grelottons, d’autres sont en maillot de bain.

C’est pas facile à comprendre tout çà , nous sommes bien d’accord.(1)

C’est même tout simplement incroyable. Nous sommes toujours d’accord.

Alors, il n’y a qu’une solution pour savoir si c’est vrai : c’est d’aller voir sur place !

C’est la raison de notre présente expédition scientifique.

Bien sur, tu ne pouvais pas y  participer physiquement, parce que tu travailles, ou tu rentres de voyage, ou tu vas partir (et forcement il faut quand même le temps de faire tourner la machine à laver, quoi), ou tu n’as pas fini ton tricot, ou tu as les petits enfants à garder, ou tu es débordé(e) avec un rendez-vous par semaine, ou tes rhumatismes te titillent ou tu n’avais pas envie. Enfin bon, il a bien fallu que quelqu’un se dévoue pour se coller à cette ingrate tâche. Mon ami, qui n’a pas encore pris des habitudes de retraité surmené (encore que…) et moi-même (au prix d’une énorme souffrance de 18 mois sans vacances) oui, nous les corvéables de service nous nous sommes dévoués pour cette pénible expédition, risquant l’embolie dans un voyage aérien de 14 heures !

Et comme tu as largement financé cette entreprise, par tes sourires, attentions et toutes marques d’amitié et de fraternité, je me sens, en plus de la corvée, un peu obligée de te rendre compte de nos observations et  constats sur le terrain et ce, en temps réel.

De l’autre coté de la planète, c’est le printemps, ok, mais où poser nos guêtres pour être le plus à même de faire des relevés et constatations pertinentes et irréfutables ?

Eh bien, le Chili ! Un pays rigoureusement orienté nord-sud, de 4300 kms de long, oui, oui, c’est énorme  (90 à 455 kms max de large) une amplitude de latitude qui mène du désert d’Atacama (2), le désert le plus aride du monde, jusqu’à la Patagonie et le Cap Horn où il est difficile de trouver une journée sans pluie. Un pays de 16 millions d’habitants dans lequel se tutoient en permanence la montagne (pas pour rigoler, de la haute, de la vraie qui tape à 7060m  (el Aconcagua)) et la mer, le grand, l’immense, le respectable  Pacifique ; un pays bordé par  une cordillère (la cordillère des Andes, un nom magique, rempli de légendes, de rêves, de nuages) où le feu des volcans actifs côtoie les neiges éternelles et un océan frangé d’îles, nombreuses au sud, mythiques  au nord, l’archipel Juan Hernandez avec celle de Robinson Crusoé et celle de Pâques, l’énigme absolue. Un pays complet de toutes ses différences, de tous ses paysages, de tous ses extrêmes.  Extrêmes qui font parfois trembler de peur ou de joie cette vieille frange de terre. Extrêmes qui se retrouvent chez ses habitants : les Mapuches, indigènes latinos qui ont résisté le plus longtemps à l’envahisseur européen le « conquistador », guerre du pacifique, république, industrie, mines, ouvriers, écrivains et poètes, chanteurs, Salvador Allende, la dictature de Pinochet, la dictature de l’argent : le Chili est l’un des pays les plus riches de l’Amérique Latine, c’est aussi l’un où il y a beaucoup de pauvres (partout, toujours, les riches ne savent pas partager…!) Le Chili, pays d’amplitude de latitudes, d’altitudes et d’attitudes politique et économique…

L’étroitesse géographique du pays ne minimisant pas les distances kilométriques , nous avons déterminé un itinéraire théorique qui va nous transporter du nord vers le sud, au nord de Santiago. Et plus précisément si tu veux ouvrir un atlas ou un dictionnaire :

Arrivée à Santiago du Chili (géographiquement au milieu du pays) et  transfert immédiat à Antofagasta  sur la cote nord en avion (ben il y a quand même 1200 kms) pour s’acclimater au pays un jour. Ensuite, direction San Pedro de Atacama . Après, nous descendrons tranquillement vers la Serena, la côte pacifique, les vignobles, puis étape mythique à Valparaiso et final à Santiago pour reprendre l’avion, enfin peut être…

Il est d’usage dans ce type de récit, article ou nouvelle  journalistique de faire des avertissements. Alors, j’en fais deux, en plus de l’incontournable copyright (voir mentions légales) :

– tu viens de manger ton pain blanc. Cette introduction au voyage a été rédigée en France et tapée sur un clavier Français. Les prochains messages seront intégralement rédigés en langue espagnole (non, je rigole) sur un clavier espagnol (là, je ne rigole plus, c’est vrai et mon rendement va forcément baisser). Donc il faudra que tu sois indulgent(e) pour les fôtes de frappe… !!! et en plus, je ne pourrais pas lâchement me raccrocher à un ami précieux avec l’écriture clavier, le correcteur d’orthographe…

Sur ce site Transylvexpress, les fautes de frappe ont été rectifiées, mais j’ai laissé mes commentaires sur les claviers chiliens aux touches changeantes.

– les informations seront envoyées aussi souvent et régulièrement que possible. Cependant, la rédaction dégage toute responsabilité en cas de connexion irrégulière qui serait le fait des conditions locales d’approvisionnement.

Je t’embrasse bien fort et dis-toi bien que si tu reçois ce message, c’est que nous sommes arrivés entiers… de l’autre coté de la planète. C’est déjà un grand pas de fait pour notre mission, à défaut d’être un grand pas pour l’humanité…

Bisous, bisous, bisous,

 

Ps : notre avion est programmé avec plus de 2h30 de retard à cause des grèves à Air France. Oui, nous avons choisi cette compagnie car c’est le seul vol direct pour le Chili et comme nous avons prévu de reprendre aussitôt un avion pour Antofagasta (2), pas trop d’escales dans les 24h à nos âges… déjà que d’office la journée fait 5h de plus à cause du décalage horaire.

(1) je te conseille un détour sur le site de wikipedia, et tu tapes « saison », j’ai appris plein de choses, très, très surprenantes…

la région d’Antofagasta, au nord du pays

(2) en plus le mot Atacama, il est beau, il chante, il rebondit, il roule bien dans la bouche, vas-y, prononce-le plusieurs fois, tu verras. Idem pour Antofagasta où il n’y a rien à voir, mais c’est un joli nom, une bonne raison pour atterrir là !

04/11/2011

 

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