Les fleurs du souvenir, sos (fotos)

Sur les routes chiliennes, surtout dans le désert, nous avons vu un nombre incalculable de fleurs du souvenir, en bord de route, avec des petites chapelles ardentes, des fleurs, des photos, des monuments plus ou moins grands de 20 cm à 1 mètre de haut, en tôle, en ciment…

Malgré leur grand nombre et une extrême vigilance (tu me connais..!), ces fleurs et ornements étaient quasiment impossibles à photographier car très près de la chaussée et toujours ce manque d’anticipation sur le paysage latéral.

C’est dire qu’il y a beaucoup de morts sur les routes chiliennes. Mais c’est aussi peut-être que les chiliens ont une autre relation à la mort que nous, et que ces témoignages de deuil restent longtemps sur place, sans s’abîmer puisque le climat est très sec.

Et puis, le fait que les personnes s’autorisent ou soient autorisées à rendre hommage à leurs victimes de la route dénote un approche très différente de la nôtre. En Europe, la mort doit être cachée, on « banalise » les corbillards pour qu’ils se fondent dans la circulation, on ne porte plus le deuil et surtout, ne pas laisser de traces sur la route de ces morts que nous ne saurions voir : les effacer aussitôt, la mort ne fait pas vendre les sacro saintes voitures, symboles de notre société de consommation,  symboles de la réussite sociale (uniquement basée sur l’argent, pas sur les idées ni sur les qualités de cœur, pas assez commerciales).

Paradoxalement, nous tentons d’effacer la mort mais on ne connaît pas de pays dans lequel il y ait autant de voitures noires et grises, autant de personnes qui s’habillent en noir, autant de consommateurs d’anti dépresseurs… Comme si le refus de regarder la mort en face nous condamnait à vivre en permanence en deuil.

Et pour terminer avec une note d’humour, les morts sur la route ne sont pas tous dus aux arbres qui traversent la chaussée. La preuve : il n’y pas d’arbre dans le désert !

Bisous, besitos, bisous,

 

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