Départ de San Pedro, la primavera 9

Départ de San Pedro, la primavera 9

Bonjour,

Cet après midi, à 16h46, nous allons tester les autobus couchettes chiliens. Direction la Serena, 1200 km au sud, donc plus au frais… puisque tout est inversé dans cet hémisphère.

Mais je ne peux pas quitter San Pedro de Atacama SPDA sans  te parler des routes et de nos restaurants préférés.

Tu pensais que je t’avais tout dit sur les routes. Eh bien non ! A part les très grands axes routiers qui sont goudronnés, les routes ici sont en sel, oui en sel ! Le salar d’Atacama est très étendu et épais mais il est composé de sel et de multiples autres minerais comme le borax, le souffre, le lithium (le Chili est grand producteur mondial de lithium qui sert dans nos piles électriques et composants informatiques)… Bref, il ne peut pas être utilisé en sel de table. Alors quoi en faire ? Eh oui, des routes (mélangé à un peu de terre et de cailloux selon les endroits… la terre, c’est sûrement pour faire de la poussière à chaque voiture qui passe…).

Tu me diras le sel, lorsqu’il pleut, il se dissout et se dégrade, mais il pleut si peu ici que les dommages sont minimes. Voilà pour clôturer le chapitre des routes atacaménes, parfois lisses, parfois ondulées, toujours fatigantes et ressemblant plus à des pistes qu’à des routes. Et le plus drôle, c’est que l’on trouve sur tous les bords de routes des panneaux annonçant « attention chaussée glissante en cas de pluie »…. Humour sérieux.

con lluvia = avec la pluie

Ce qui se rapproche des routes, ce sont les rues et dans les rues, il y a des chiens partout, ils sont sales et poussiéreux mais calmes sauf lorsqu’ils s’expliquent entre eux, et là, cela ne nous regarde pas.

Maintenant nos restaurants préférés.

Dans cette station hyper touristique qu’est SPDA, ce n’est pas si facile de trouver un bon restaurant qui ne soit pas bondé de touristes bruyants et exigeants.

Alors, notre cantine, elle n’est fréquentée que par des chiliens, des ouvriers chiliens, on y mange une nourriture familiale super bonne et largement trop copieuse. Les gens ne nous regardent pas forcément, mais ils savent que nous sommes là ( et souvent, ils savent que nous sommes français… je suppose donc que j’ai un accent et que cet accent est aussi caractéristique que celui des… Québecois, par exemple). Ici aussi, la télévision fonctionne en permanence (il faut même taper sur le comptoir lorsque l’image s’évanouit comme une goutte d’eau s’évapore sous le soleil du désert chilien) mais on l’entend peu car tout le monde parle. Bonne cuisine et c’est un lieu simple où nous nous sentons bien.

Autre resto que nous fréquentons le soir, c’est le Quitor, un peu excentré, bon marché aussi avec des plats délicieux et très bien présentés.

Notre palais, du moins le mien, fréquente régulièrement la saveur d’un pisco sour (pisco, alcool chilien servant  à faire des cocktails, sour euh disons pisco + citron + ingrédients inconnus). C’est le mojito local et cela tient bien la route, c’est très bon aussi ! Dans le désert, il pousse une plante très odorante qui s’appelle le rica-rica. Elle peut parfumer le pisco. Nous avons gouté un pisco sour avec ce mélange, pouah, cela décape et c’est bizarre.

Dans les restaurants de SPDA, il y a souvent une cheminée en terre et les atacamènes aiment beaucoup faire un feu de cheminée accueillant. Oui, mais nous sommes dans le désert et dans le désert, il n’y a pas d’arbres donc pas de bois. J’ai interrogé un serveur qui a pensé plus simple comme explication de nous emmener au fond du jardin : le secret c’est un tas de palettes de bois (qui ne sont sans doute pas consignées et qui ont trouvé leur usage dans les cheminées locales). Ok, l’odeur de la fumée n’a pas le parfum du chêne, de hêtre ou d’un fruitier, mais cela fait de bonnes flammes !

Finalement, nous quittons San Pedro sans regret pour les douches froides (un comble dans un pays où il pleut que 4 jours par an et où le soleil tape tout le reste du temps), l’air sec qui irrite le nez et surtout la poussière ultra présente dans ce bled (comme si  le tourisme ne rapportait pas assez pour goudronner les rues, ou au contraire pour faire plaisir aux touristes qui peuvent trouver cela couleur locale…).

Je ne devrais pas avoir trop de mal à poursuivre mes envois de mails à la Serena. En effet, comme tout pays assez pauvre, il y a beaucoup de boutiques internet au Chili. Mais je serais peut-être plus irrégulière dans les envois que jusqu’alors. Enfin tu verras bien et moi aussi.

De toutes des façons, ce n’est pas grave, on ne se perd pas de vue, d’accord ?

Bisous, bisous, bisous,

ps nous voulions aller visiter la grande mine de cuivre à ciel ouvert du coté de Calama à Chuquicamata mais notre manière d’aborder les vacances sans prévision et avec beaucoup de détente voir d’inconscience  nous joue un tour, il aurait fallu réserver plus tôt. Mais, nous sommes libres !

Et pour nous contrarier encore un peu plus, le temps se met de la partie. Sur SPDA, un français proposait des séances d’observations astrales, le ciel chilien étant un des plus pur de la planète pour ces observations. Et ben, d’un, au début de notre séjour nous sommes tombés sur une période de pleine lune ce qui empêche les observations et de deux, hier, cela aurait été possible mais vlan, il y avait des nuages… c’est dingue, non ! des nuages à San Pedro de Atacama !!!

 

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